Le Groupe PS soupçonne le Gouvernement de vouloir délocaliser les activités du banc d’épreuves des armes à feu de Liège

image: www.bancdepreuves.be
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Ce mardi, un projet de loi des ministres Peeters et Geens est à l’examen de la commission de l’Économie de la Chambre. Ce projet prévoit une révision profonde de la règlementation qui met en forme la structure, les missions et le fonctionnement du banc d’épreuves des armes à feu de Liège.

 

 

 

« Il n’y a aucun problème à moderniser les structures du banc d’épreuves, qui datent d’une loi de 1888, voire même d’un décret impérial de 1810, et qui ne correspondent plus à nos standards, estime le député PS Jean-Marc Delizée, « mais je crains qu’il ne s’agisse ici que d’un prétexte pour délocaliser une des dernières institutions fédérales établies au sud du pays. »

 

 

 

En effet, alors que la loi de 1888 énonce actuellement que le banc d’épreuves des armes à feu est établi à Liège, l’article 4 du projet de loi prévoit que désormais, le Roi fixera l’emplacement du siège et que des antennes supplémentaires pourront être établies ailleurs sur le territoire national.

 

 

 

« C’est clairement la porte ouverte à la délocalisation des activités du banc d’épreuves de Liège » dénonce Jean-Marc Delizée « désormais, les ministres CD&V de l’Economie et de la Justice pourront décider par arrêté royal de relocaliser l’activité ailleurs sur le territoire, en Flandre par exemple... »

 

 

 

Le PS rappelle que cette institution dispose, de par sa charge historique importante, d’une expertise sans pareil qu’il convient de préserver. En effet, le banc d’épreuves des armes à feu de Liège fut établi par une ordonnance du prince-évêque en 1672 ; il a traversé près de 350 ans d’histoire ; il a survécu à l’occupation française ; depuis la naissance de l’Etat belge, il existe un banc d’épreuves pour le territoire belge, basé à Liège, qui par tradition est le centre de l’armurerie nationale. Une législature de gouvernement Michel suffira-t-elle à démanteler cette institution pluri centenaire ?

 

 

 

« Mais il y a surtout d’évidentes raisons économiques et de sécurité à maintenir le siège et l’activité dans la région liégeoise » précise Frédéric Daerden : « actuellement, près de 70% des activités concernent l’épreuve des armes, provenant de la FN, Browning ou Smith & Wesson. Si l’on délocalise l’institution, cela risque de créer un préjudice économique au groupe Herstal. Il faudra par ailleurs assurer la sécurité du transport. La FN Herstal a toujours attaché une grande importance à disposer d’un banc d’épreuves à proximité de ses activités. Ce serait un coup de poignard à l’industrie wallonne ».

 

 

 

Pour Jean-Marc Delizée, « ce projet est à mettre dans la lignée d’autres, comme le démantèlement du Musée royal de l’armée au Cinquantenaire. C’est l’exemple type d’un gouvernement qui travaille pour la Flandre, avec la complicité du MR. ».

 

 

 

Le PS s’opposera à ce projet et déposera des amendements pour s’assurer que le site de Liège ne fasse l’objet d’aucune délocalisation et qu’il puisse continuer à jouer son rôle de site central et principal.