Trajet de réintégration professionnelle pour les malades de longue durée : le gouvernement Michel choisit la sanction plutôt que l’accompagnement

La décision du gouvernement Michel de sanctionner les malades de longue durée qui peineraient à reprendre le travail est, pour le groupe PS, incompréhensible et disproportionnée.

 

Lorsque l’on sait que les trajets de réintégration dans l’entreprise pour les malades de longue durée mis en place par le gouvernement Michel débouchent dans près de 70% des cas sur un licenciement pour force majeure médicale, c’est-à-dire sans préavis ni indemnité, comment croire que la menace d’une sanction pécuniaire sera le remède magique ! 

 

 

 

« Au lieu d’améliorer l’accompagnement de ces travailleurs déjà fragilisés par leur maladie, au lieu d’être à leurs côtés pour accomplir les démarches administratives et médicales pour retrouver le chemin du travail, le gouvernement menace de sanctionner financièrement le travailleur qui ne retournerait pas au travail assez vite à ses yeux » s’insurge le député PS Jean-Marc Delizée. « Le gouvernement Michel tente ici de nous faire croire que les travailleurs malades se complaisent dans les aides sociales alors que tous les indicateurs démontrent, au contraire, qu’ils souhaitent reprendre le travail dès que leur état de santé le permet. Doit-on rappeler au gouvernement que ces travailleurs sont déjà victimes d’une perte de revenus puisqu’ils ne touchent que l’équivalent de 60% de leur salaire ? » ajoute encore le député PS Jean-Marc Delizée qui dénonce une stigmatisation inacceptable et un acharnement du gouvernement sur les travailleurs malades de longue durée.

 

 

 

En effet, si les travailleurs ne remplissent pas correctement une série de démarches administratives pour savoir si leur réinsertion est possible, s’ils ne se présentent pas à temps à un entretien, le montant de leur indemnité pourrait être réduit de 5 à 10%.

 

 

 

Pour le député PS Frédéric Daerden, « la réintégration professionnelle des personnes victimes d’une maladie ou d’un accident doit au contraire être envisagée dans un sens favorable au travailleur. Le gouvernement fait ici le choix facile de la sanction, plutôt que d’aider et d’accompagner le travailleur dans sa démarche volontaire de réintégration ! Au sein des entreprises, il conviendrait plutôt de réorganiser les conditions de travail pour permettre travailleur de se réintégrer sereinement. A cet égard, les sanctions prévues pour les entreprises sont dérisoires et risquent d’être totalement inefficaces. Nous regrettons que le gouvernement fasse une fois de plus porter le chapeau aux travailleurs malades en les pénalisant sans leur offrir de réelles opportunités. C’est complètement disproportionné ! »

 

 

 

Pour le groupe PS, la priorité est ailleurs : les travailleurs malades doivent être protégés et mieux accompagnés pour qu’ils puissent se soigner et reprendre progressivement le travail. Ils doivent aussi pouvoir bénéficier d’un plan de reclassement, de formations complémentaires et de postes de travail adaptés. Mais force est de constater que plutôt que d’améliorer les conditions de travail et l’accès à la protection sociale, le gouvernement n’a qu’une seule obsession : contraindre les travailleurs malades à reprendre le travail ou les sanctionner.