Interdiction du glyphosate : le refus d’avancer de la majorité est incompréhensible !

La majorité a rejeté ce mercredi la proposition de résolution PS visant à mettre en œuvre une stratégie concertée de suppression du glyphosate.

 

 

 

Le député PS Daniel Senesael dénonce le double langage de la majorité : « quelle est la cohérence de la majorité, qui roule des mécaniques dans les médias par l’intermédiaire du ministre Ducarme, tandis qu’elle freine au Parlement par l’intermédiaire de ses parlementaires ? Notre proposition poursuivait pourtant un objectif constructif : donner au ministre Ducarme un large appui démocratique pour déployer une action ambitieuse en vue d’une interdiction progressive et concertée du glyphosate en Belgique. »

 

 

 

Le groupe PS demandait en effet au gouvernement :

 

  • d’interdire immédiatement la vente d’herbicides au glyphosate aux particuliers pour les usages non professionnels,
  • de mener une concertation avec les associations représentantes des agriculteurs afin de limiter le préjudice économique qu’un plan de sortie non concerté pourrait produire et de favoriser la transmission d’alternatives déjà existantes
  • d’élaborer avec les Régions une stratégie d’interdiction du glyphosate à usage agricole en Belgique dès que des alternatives inoffensives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans 
  • de mettre en commun, avec les Etats membres de l’UE qui veulent la sortie du glyphosate, les moyens de recherche et de développement nécessaires aux alternatives à l’utilisation agricole du glyphosate.

 

 

 

« Ce texte coïncide parfaitement avec la volonté publiquement exprimée par le ministre Ducarme, nous ne comprenons pas le rejet de ce texte par la majorité. Il y a pourtant urgence en ce qui concerne l’interdiction de la vente aux particuliers pour les usages non professionnels ! » s’étonne Daniel Senesael qui précise encore : « le ministre a annoncé cette mesure le 29 novembre 2017, mais l’arrêté royal n’est toujours pas publié et ne le sera apparemment pas avant le printemps. Entretemps, les rayons des supermarchés vont à nouveau se remplir de pesticides dangereux pour la santé. Cet immobilisme est plus que regrettable ! »

 

 

 

Le groupe PS déplore également que le gouvernement n’ait pas jugé opportun de saisir, au nom de l’Etat belge, la Cour de Justice de l’Union européenne, en vue d’annuler, sur base de l’article 263 du TFUE, la décision de renouvellement de l’autorisation du glyphosate, ce qui aurait permis de mettre en cohérence le discours et les actes.

 

 

 

Le groupe PS se demande enfin si l’objectif d’un « phasing out », avec une date butoir déterminée, est toujours actuel dans le chef de la majorité, qui invoque l’absence d’alternatives sérieuses au glyphosate pour justifier son vote. « Si on veut éviter que dans 5 ans, la question du renouvellement de la licence se repose exactement dans les mêmes conditions, fixer, pour la Belgique, une date de sortie est absolument nécessaire » avertit le député socialiste.