RD Congo – Le respect absolu du calendrier électoral, des droits humains et l’aide aux populations doivent être au cœur de l’action de la Belgique

A la demande du député PS Stéphane Crusnière, une réunion de la commission Relations extérieures de la Chambre s’est tenue à huis-clos cette semaine avec pour thème une mise au point sur la situation politique et sociale explosive en République démocratique du Congo.

 

 

 

Tout comme le Gouvernement, le Groupe PS condamne l’intervention des forces de l’ordre le 31 décembre dernier. Il s’agit aujourd’hui de mener une enquête indépendante à cet égard afin notamment d’établir les responsabilités individuelles.

 

 

 

Par ailleurs, les ministres du Gouvernement Michel ont annoncé leur volonté mettre fin à une série d’interventions qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises et de réorienter ces moyens directement vers les populations et l’aide humanitaire.

 

 

 

Cette décision rejoint celle défendue depuis plusieurs mois par le Groupe PS.

 

 

 

La République Démocratique du Congo est et doit rester un pays prioritaire de la diplomatie et de la politique de développement de notre pays, tout comme l’ensemble de l’Afrique centrale.

 

 

 

Le rôle diplomatique de la Belgique, dans le cadre d’une approche globale, tant sur le plan bilatéral que multilatéral n’est pas négociable.

 

 

 

Nos pays sont liés par l’Histoire, le besoin de réaliser un véritable travail de Mémoire commun mais, et c’est fondamental, ils sont également unis par la langue, la culture, les expatriés de part et d’autre, la diplomatie ou le monde associatif et enfin le socio-économique.

 

 

 

Il s’agit dès lors, dans les bons comme les mauvais moments, de maintenir nos liens vis-à-vis de toutes les parties (majorité, opposition et société civile) et d’insister sur l’importance du dialogue politique et diplomatique d’égal à égal entre nos deux pays.

 

 

 

Nous le savons, la situation politique, sécuritaire et humanitaire de la RDC est cependant très inquiétante. Les attentes légitimes du peuple congolais doivent trouver une réponse concrète.

 

 

 

Les mois qui viennent s’annoncent agités et risquent d’être ponctués, comme les mois qui ont précédés, d’une série de manifestations en lien avec l’organisation des élections dont le calendrier officiel a enfin été publié.

 

 

 

La présidentielle, ainsi que les élections législatives et provinciales, doivent désormais avoir lieu le 23 décembre 2018.

 

 

 

Cette date est loin de l’esprit des accords de la Saint Sylvestre. A ce stade, on ne peut cependant que prendre acte de ce calendrier et appeler les autorités congolaises à tout mettre en œuvre pour que cette date soit absolument respectée dans le cadre d’un processus transparent, inclusif et démocratique mais aussi dans le respect strict des dispositions constitutionnelles en vigueur.

 

 

 

Rien ne peut justifier la violence et il revient aux autorités congolaises de remplir leurs engagements et de répondre aux aspirations légitimes de la population et d’assurer la liberté d’expression et le respect des droits humains.

 

 

 

Notre pays, l’Union européenne et la Communauté internationales doivent se montrer prêts à répondre à une potentielle demande de soutien financier et logistique d’un tel processus.

 

 

 

Ces moyens devront être dégagés dans un cadre clair, transparent et strictement conditionné notamment au regard du respect indispensable et non-négociable de la constitution congolaise, des droits de l’Homme, des droits de l’opposition, de la liberté d’expression et des médias.

 

 

 

Si ces conditions venaient à ne pas être respectées, de lourdes décisions – voire des sanctions – devront être prises par notre pays dans un cadre européen.

 

 

 

Nous insistons cependant pour rappeler qu’il revient à la communauté internationale, à l’Union européenne et à la Belgique de tenir compte dans toutes leurs décisions d’aujourd’hui et de demain – quelle que soit l’évolution de la situation – des conséquences de celles-ci sur la population et la société civile. La situation des populations doit être au cœur de nos préoccupations et de nos actions.

 

 

 

Enfin, nous aimerions une nouvelle fois saluer le travail formidable et indispensable de la société civile dans ce pays partenaire de notre Coopération au développement.