Question de Karine Lalieux à François Bellot, ministre de la Mobilité, sur le survol de Bruxelles

Monsieur le ministre, les Bruxellois sont fatigués. Voilà plus de trois ans qu'ils attendent des solutions réduisant le survol des zones les plus densément peuplées de Bruxelles! Vous nous dites y travailler discrètement et que, contrairement aux autres, vous ne faites pas dans l'effet d'annonce. Vous nous dites que vous concertez l'ensemble des acteurs de ce dossier, que vous préparez un plan global, que c'est difficile, que cela prend du temps et qu'il faut être patient.

 

Monsieur le ministre, je commence à comprendre votre méthode. La méthode Bellot, c'est celle du marchand de sable. Vous essayez d'endormir tout le monde pour masquer l'immobilisme complet dans ce dossier du survol de Bruxelles: le vôtre, celui de Mme Galant et de ce gouvernement. Quand allez-vous comprendre que les Bruxellois refuseront le statu quo actuel? Les Bruxellois refuseront que les zones les plus densément peuplées soient les plus survolées, comme la route du canal. Les Bruxellois veulent enfin dormir. Quand allez-vous leur offrir une nuit de 22 h 00 à 7 h 00 du matin? Et enfin quand allez-vous mettre en place cette instance indépendante de contrôle des nuisances sociales?

 

Les Bruxellois sont fatigués, monsieur le ministre, il faut des solutions équilibrées et en aucun cas le statu quo que vous prônez aujourd'hui.

Réponse de François Bellot

Chers collègues, faisant suite à l'audit mené par la Direction générale Transport aérien (DGTA) sur l'utilisation des pistes à l'aéroport de Bruxelles-National et aux commissions parlementaires de juin et juillet derniers, j'ai confirmé ma volonté de clarifier les normes en vigueur sur la base des recommandations de cet audit.

Depuis, mon cabinet prépare une note explicative, en coopération notamment avec la

DGTA et Belgocontrol.

 

J'espère maintenant aboutir sur un projet final qui sera présenté lors d'un prochain intercabinet. Cette proposition de clarification reprendra les points soulignés par l'audit, notamment en ce qui concerne les normes de vent, la prise en compte de la rafale ou des prévisions météorologiques.

La sécurité du trafic aérien est mon souci prioritaire. Je souhaite, par ailleurs, respecter les termes de l'accord de gouvernement. Le gouvernement ayant décidé de ne pas interjeter appel, je prépare la mise en œuvre des décisions du jugement

 

En ce qui concerne les mesures techniques relatives à la route du Canal et pour la période de 23 h 00 à 07 h 00 pour les routes du Ring et des atterrissages en 01, qui ont fait l'objet d'un jugement – jugement qui n'a pas fait l'objet d'un appel avec l'accord du gouvernement –, j'avance avec mon cabinet sur une proposition qui sera faite au gouvernement fédéral, et communiquée à la Région de Bruxelles-Capitale si validée par le gouvernement fédéral.

 

Dans le cas plus large du dossier du survol, je suis toujours partisan d'une solution globale. Les priorités de cette solution globale, dont le cadre légal et les routes font partie des nombreux éléments, ont été présentées en kern. Ces éléments doivent cependant être pris en compte dans un cadre global. À ce stade, aucun mandat du gouvernement sur base de mes propositions ne m'a été donné pour me tourner vers d'autres acteurs.

Réplique de Karine Lalieux

Monsieur le ministre, vous confirmez ce que l'on pense depuis un certain temps. La crise catalane a montré que le premier ministre Charles Michel est l'otage de la N-VA. Hier, Mme De Coninck a été très éloquente sur le dossier du survol de Bruxelles et des environs; aujourd'hui, nous avons entendu M. Wollants, et c'est vous qui êtes l'otage de la N-VA dans ce dossier!

 

Le MR avait tout promis aux Bruxellois pendant la campagne électorale de 2014, notamment la fin du survol des zones les plus densément peuplées. Aujourd'hui, on a compris que Mme Galant n'a rien fait, même si elle nous avait dit que 2016 devait être la période de l'action. Vous n'allez rien faire non plus, monsieur le ministre. On a bien compris que vous n'alliez pas toucher à ce dossier dans lequel la situation est complètement déséquilibrée pour Bruxelles, vous le savez.

 

Ni vous ni Mme Galant n'avez prononcé le moindre terme. Je vous ai plusieurs fois demandé si vous alliez enfin prendre en considération les zones les plus densément peuplées dans votre choix des pistes. Jamais vous n'avez cité cela! Dans votre note de politique générale, on ne l'y retrouve pas non plus! Cela signifie que vous lâchez les Bruxellois et que, demain, rien ne sera fait pour les zones les plus densément peuplées. C'est une absurdité pour la santé des Bruxellois; une absurdité en matière de sécurité aérienne. Vous le savez, mais vous êtes l'otage des partis flamands!