Ecole Royale Militaire : une réforme bancale qui pourrait mettre en péril l’existence même de l’Institution

Ce mercredi 12 juillet, la commission Défense se penchera en deuxième lecture sur un projet de réforme de l'enseignement à l’École royale militaire (ERM). Après avoir unilatéralement réduit les années d’études de l’ERM de 5 à 4 ans en août dernier, sans base légale et sans aucune concertation, le ministre N-VA de la Défense impose aujourd’hui dans l’urgence l’adoption d’une loi modificative qui pourrait à terme mettre en péril l’existence même de l’École Royale militaire.

 

Pour le Groupe PS, après s’en être pris à la politique scientifique et au Musée de l’armée, la N-VA poursuit son travail de sape des Institutions fédérales en s’attaquant cette fois à l’Ecole Royale militaire, dernière « université » fédérale et bilingue du pays. Et toujours sans qu’aucun membre du gouvernement fédéral ne s’en émeuve !

 

Si le gouvernement comble aujourd’hui un vide juridique qu’il a lui-même créé il y a près d’un an, Julie Fernandez Fernandez dénonce une réforme bancale, qui met en péril l’Institution : « en faisant passer les cursus de l’ERM à 4 années d’études, le gouvernement Michel prend le risque de faire sortir la Haute école fédérale de la réforme européenne de Bologne. On voudrait liquider l’Institution à terme, on ne s’y prendrait pas autrement ! Et cette décision n’a aucun sens au moment même où l’idée d’une ‘Europe de la Défense’ fait enfin son chemin. »

 

Une réforme qui n’a par ailleurs fait l’objet d’aucune concertation : ni le corps professoral, ni les organismes accréditeurs, ni les Communautés n’ont été consultés. Pour Julie Fernandez Fernandez, la décision unilatérale du gouvernement Michel pourrait pourtant avoir des répercussions désastreuses pour les futurs diplômés : « en jouant cavalier seul, le ministre Vandeput met potentiellement en péril la reconnaissance - par la loi et les décrets - l’accréditation des programmes et les futurs diplômes délivrés par l’ERM ! » avertit la députée PS qui dénonce une réforme bancale, menée dans l’opacité la plus complète : « il est inacceptable que les autorités compétentes au sein des Communautés n’aient même pas été consultées et que malgré nos demandes répétées, leur audition n’a jamais eu lieu ! »

 

Au-delà des risques que le gouvernement Michel fait planer sur la validité de la formation, on assiste une nouvelle fois à une attaque en règle de la N-VA contre une Institution fédérale sans qu’aucun(e) autre ministre fédéral(e) ne lève le petit doigt ou ne hausse le ton.