Question de Karine Lalieux à François Bellot, ministre de la Mobilité, sur la panne d'électricité à l'aéroport de Bruxelles-National

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, comme l'ont rappelé mes deux collègues, il y a eu une panne l'an dernier mais il y a surtout eu une panne l'année d'avant qui avait eu pour conséquence la fermeture de notre espace aérien. Ce matin, il ne s'agissait bien entendu pas de ce cas de figure. Heureusement!

 

En cas de panne d'électricité, monsieur le ministre, la première préoccupation est la sécurité: la sécurité de notre espace aérien, des passagers et des travailleurs. Sur cet aspect, pouvez-vous nous dire si cette panne a affecté la sécurité de l'aéroport? Je pense entre autres aux contrôles d'accès, à la vidéosurveillance et au contrôle des bagages. C'est évidemment important.

 

Pourriez-vous nous donner la cause de ces perturbations? Comme cela a été rappelé, ce n'est pas la première panne. S'agit-il d'une erreur humaine ou d'un problème technique? Êtes-vous en mesure d'écarter l'acte de malveillance?

 

Enfin, comme l'a dit M. Dallemagne, les passagers ont été les premières victimes de cette panne d'électricité et n'en sont absolument pas responsables. Ceux-ci sont en droit d'avoir des explications claires. Pour ma part, j'estime qu'ils devraient également être indemnisés. Pouvez-vous agir dans ce sens?

Réponse de François Bellot

Brussels Airport Company est une société privée, dont l'État fédéral n'est qu'un actionnaire. En ma qualité de ministre de la Mobilité, je ne suis dès lors pas compétent pour ce qui concerne Brussels Airport. Je n'ai toutefois pas hésité à lui demander de plus amples informations.

 

Il y a eu une coupure de courant dans une cabine électrique importante du terminal, due à un problème technique d'une cellule haute tension. Les systèmes d'alimentation de secours au système critique de l'aéroport ont bien et immédiatement fonctionné, mais le système de bagages n'a pas redémarré comme prévu. L'électricité a donc bien été rapidement rétablie pour les installations de secours et de sécurité, qui étaient immédiatement opérationnelles, mais un équipement semble avoir connu un souci de redémarrage.

 

À cause de la panne, on a dû traiter manuellement tous les bagages pendant deux heures et demie.

 

Brussels Airport a entamé une investigation sur les causes, qui ne sont pas encore connues, mais cet incident est de nature tout à fait différente des précédents.

 

Il n’a pas été question d’une évacuation, puisque les opérations ont repris rapidement. Ce sont les autorités policières qui ont fait attendre les passagers hors du terminal, le temps de reprendre les activités d’enregistrement des passagers, d’éviter leur inconfort et de vérifier la nature brute de l’incident et les causes de l’explosion de la partie haute tension de la cabine haute tension.

 

Les partenaires de Brussels Airport ont été immédiatement informés par les canaux prévus à cet effet, mais il n'y a pas eu de communication directe de BAC vers les usagers. Il y a eu une communication directe de BAC vers les compagnies.

 

Le centre de coordination de l'aéroport a été ouvert avec les partenaires principaux et les actions opérationnelles nécessaires ont été immédiatement prises. Les services de sécurité et les services de secours se sont immédiatement rendus sur place pour aider les passagers, par exemple pour la distribution d'eau ou pour aider les personnes moins valides

 

Belgocontrol a limité, sur demande de l'aéroport, la capacité par rapport à la réduction du flux. Les quelques équipements de Belgocontrol qui étaient alimentés par la même source ont immédiatement été alimentés par leurs générateurs de secours.

 

Pour l'indemnisation éventuelle des voyageurs, je vous renvoie aux dispositions réglementaires de l'Union européenne transposées en droit belge. Les voyageurs doivent donc s'adresser directement aux compagnies qui vérifieront si les personnes y ont droit ou non, en fonction de l'origine de l'incident.

 

BAC a immédiatement informé, comme je vous l'ai dit, les compagnies, mais sans doute faudra-t-il que l'information – surtout qu'on dispose maintenant d'outils modernes tels que Twitter, Facebook et autres – se fasse directement à destination du grand public lorsque survient un incident.

Réplique de Karine Lalieux

Monsieur le ministre, c'est en effet une entreprise, mais dont l'État est le principal actionnaire. La responsabilité d'un ministre de la Mobilité consiste quand même à garantir la mobilité partout, quel que soit le moyen de transport.

 

Il convient absolument d'obtenir une réponse au sujet de cet incident. Des mesures doivent être prises afin d'en éviter d'autres; car trois en deux ans, c'est trop pour l'image de notre pays et de l'aéroport. Par conséquent, nous devons avancer.

 

Comme vous l'avez indiqué, et nous l'avons vu pour les autres sociétés de transport, il importe de prévenir les usagers. C'est bien d'avertir les compagnies, mais elles se trouvent sur le tarmac et sont donc les premières à être informées. Il n'est pas acceptable que des voyageurs restent privés d'informations pendant des heures. Il convient dès lors de faire passer ce message auprès de l'aéroport. C'est une nécessité.