Pour le Groupe PS, Belfius doit rester une banque publique à part entière

Budgétairement aux abois et sensible aux sirènes du ‘tout au privé’, le gouvernement Michel est en train de préparer la privatisation de la banque publique Belfius.

 

Pour le Groupe PS, un tel scénario priverait l'État d'un levier essentiel pour la relance de notre l'économie, pour le financement des PME, des ménages et des pouvoirs publics. Le gouvernement ne peut se délester, même partiellement, d'un tel outil. « Avoir une banque publique, c’est se donner les moyens de jouer un rôle actif dans le soutien à l’économie réelle et aux collectivités locales, aux investissements d’intérêt général à long terme, notamment dans la transition énergétique, sans oublier le soutien aux ménages » précise le député PS Ahmed Laaouej, « seul un actionnariat public peut préserver cette particularité. C’est comme si le gouvernement avait la mémoire courte : a-t-il oublié que la crise financière de 2008 avait été provoquée par la recherche de profit maximum au détriment de la volonté d’irriguer l’économie réelle ? »

 

Pour Ahmed Laaouej, privatiser Belfius ne répond par ailleurs à aucun impératif économique : « le gouvernement ne nous a à ce jour donné aucune justification économique déterminante. Belfius fonctionne bien. Elle garantit à l'État un dividende de plus de 200 millions d'euros. Belfius, aujourd'hui banque publique, dont le potentiel de soutien aux ménages, aux entreprises et aux pouvoirs locaux est réel et reconnu ! »

 

Pour le Groupe PS, il s’agit principalement d’une opération inspirée par des motifs idéologiques et budgétaires. « Revendre Belfius apporterait une arrivée de capitaux confortables au gouvernement MR/N-VA qui, depuis le début de cette législature n’a cessé de creuser le trou du budget de L’État, tout en laissant gonfler notre dette » constate Ahmed Laaouej « il s’agit avant tout d’une simple opération comptable pour compenser la gestion catastrophique des finances de l’État par ce gouvernement. A cela s’ajoute l’approche idéologique purement libérale d’un gouvernement des droites qui se dit que l'État belge n'a pas vocation à être un banquier. »

 

Mais pour le député socialiste, privatiser Belfius, c’est aussi prendre le risque de transférer son centre de décision à l’étranger : « Quid de l’emploi ? Quid des investissements stratégiques ? Quid d’un service de qualité et de proximité ? Voulons-nous demain être à la merci d'une décision prise à Paris, Amsterdam, Londres ou New-York ? »

 

Le Groupe PS a déposé une proposition de résolution visant à conserver Belfius comme banque publique détenue à 100 % par l'État belge. Elle sera prise en considération ce jeudi en séance plénière de la Chambre.