Le gouvernement MR/N-VA confond « réforme de la sécurité privée » et privatisation de certaines missions de la police

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon présentait ce mercredi son projet de réforme de la sécurité privée en commission. Un projet qui s’inscrit dans la philosophie générale de ce gouvernement : le transfert progressif de missions de service public vers le privé.

 

« Alors qu’à mi législature, le gouvernement Michel n’a toujours pas rempli le cadre des polices locales et fédérale, monsieur Jambon nous propose aujourd’hui de privatiser une partie de leurs missions » s’étonne le député PS Eric Thiébaut.

 

De nombreuses missions, telles que la surveillance de bâtiments publics, le visionnage de caméras de surveillance dans l’espace public ou l'encadrement du transfert de détenus seraient à l'avenir confiées à des sociétés privées. « Il nous apparait que ce projet a été pensé et rédigé pour le secteur privé » déplore Eric Thiébaut. « Il déforce non seulement les missions de maintien de l’ordre de l’État, mais il conduit aussi à un régime de sécurité à deux vitesses, selon que l’on sera capable de s’offrir les services de ces compagnies de sécurité ou non… Ce n’est pas la réponse que nous attendions du gouvernement Michel face aux problèmes de sous-financement que connaissent aujourd’hui nos services de sécurité ! »

 

« Le Conseil d’État a rendu un avis plutôt critique à l’encontre de ce projet et nous rejoignons pleinement ses inquiétudes : la sécurité doit être de la responsabilité des pouvoirs publics et rester sous contrôle démocratique » précise Eric Thiébaut qui estime qu’un sujet aussi sensible que la sécurité des citoyens doit faire l’objet d’un débat approfondi : « j’ai demandé et obtenu que les acteurs de la sécurité - tant institutionnels que privés - mais aussi les organisations représentant les intérêts des citoyens puissent être entendus dans le cadre des travaux de la commission. »

 

Pour le Groupe PS, la privatisation de tâches de police aura évidemment un coût pour l’État mais aussi et surtout pour les zones de police locale.