La majorité MR/N-VA refuse de lutter contre les salaires fous des grands patrons

Si les uns et les autres poussent des cris d’orfraie pour dénoncer les salaires fous de certains top managers, on ne retrouve plus personne dans la majorité MR/N-VA quand il s’agit de ramener les rémunérations des grands patrons à de plus justes proportions…

 

C’était notamment le cas ce mardi en Commission ‘Droit commercial’ de la Chambre : deux propositions PS ont été rejetées en bloc par la majorité. Le groupe PS proposait une limitation des bonus des top managers et une plus grande transparence sur les écarts de salaire entre les patrons et les travailleurs d’une même entreprise.

 

Pour le député socialiste Ahmed Laaouej, mettre fin aux bonus exorbitants des top managers est pourtant indispensable : « depuis quelques années, le top management renoue avec la distribution de bonus exorbitants. Est-il acceptable qu’en 2015, le patron d’InBev ait empoché près de 3 millions de bonus, soit près de 2 fois sa rémunération fixe ? Nous souhaitions limiter ce ratio à 30% mais la majorité a clairement fait le choix de protéger les revenus des grands patrons, alors qu’elle impose un saut d’index à l’ensemble des travailleurs de ce pays. C’est totalement indécent. »

 

Le député socialiste Frédéric Daerden ajoute que « s’il est acceptable qu’un dirigeant d’entreprise gagne plus qu’un employé, cela ne peut se faire dans les proportions démesurées que nous observons aujourd’hui : ni la réalité économique, ni la nature du travail ne justifient qu’un grand patron gagne jusqu’à cent fois plus qu’un de ses employés. Pour mon groupe, il faut plus de transparence sur la politique salariale pratiquée par les entreprises : publier l’écart de rémunération entre le plus haut salaire et le salaire médian d’une même entreprise peut éveiller les consciences, favoriser les discussions entre syndicats et patrons et, à terme, réduire les écarts de salaires démesurés. »

 

Pour le Groupe PS, ce rejet sans appel illustre une fois de plus le double discours pratiqué par la majorité.