La majorité refuse de condamner les dérives liberticides en Pologne pour préserver les alliés européens de la N-VA

La proposition de résolution PS relative à la Pologne et plus largement, à la défense des valeurs démocratiques européennes, était à l'ordre du jour de la commission relations extérieures de la Chambre ce mardi. Le Groupe PS avait obtenu l'urgence sur son texte en séance plénière, demandant formellement au gouvernement et au parlement de condamner les dérives liberticides du gouvernement conservateur polonais et de tenir cette position ferme et univoque lors des prochaines réunions européennes.

 

Sans véritables arguments pour le justifier, la majorité a rejeté la proposition socialiste, mettant ainsi fin à la longue tradition de la Belgique, qui s’est toujours posée en ardente défenderesse des libertés et des valeurs européennes.

 

Pour le député PS Philippe Blanchart, premier signataire de la proposition, la majorité a fait preuve d'une myopie coupable sur ce dossier : « les députés de la majorité ont préféré renier nos valeurs fondatrices plutôt que de combattre avec fermeté ces atteintes répétées à la séparation des pouvoirs et à la liberté de la presse en Pologne. Cette attitude est d'autant plus incompréhensible alors que la Chambre s'était positionnée de manière très tranchée sur des dérives similaires dans d’autres États-membres. Ce refus de la majorité contraste singulièrement avec la condamnation très ferme de certains membres libéraux du Parlement européen. Mais il est vrai qu’ici à la Chambre, la situation est un peu différente : le MR est avec la N-VA » reconnaît le député socialiste, « et au Parlement européen, la N-VA est membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, tout comme le parti conservateur PiS au pouvoir en Pologne qui tente de faire adopter ces législations liberticides... »

 

Pour le Groupe PS, la majorité montre aujourd'hui son incapacité totale à défendre les principes fondamentaux qui doivent continuer à présider le projet européen. En protégeant le PiS et refusant dès lors de condamner ses dérives liberticides, la majorité MR/N-VA abandonne les millions de Polonais qui résistent et qui ont besoin, aujourd’hui plus que jamais, du soutien de tous les États-membres de l’UE pour mener ce combat pour la démocratie.