Question de Laurent Devin à Jacqueline Galant, ministre de la Mobilité, sur le Thalys wallon

Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, la N-VA et son président Bart De Wever ont adressé leurs vœux et ont annoncé ce que M. le premier ministre ignore encore: tous les moyens seront mis en oeuvre pour l'indépendance de la Flandre et donc, évidemment, pour la scission de la Belgique.

 

Deux symboles nationaux de solidarité, de relations entre les personnes et de travail sont directement attaqués: la sécurité sociale, dont a parlé mon collègue Frédéric Daerden, et la SNCB.

 

Vous réalisez la feuille de route de la SNCB, et la Wallonie en a marre d'être la cocue magnifique! Elle en a marre d'être traitée comme une moins que rien à travers le traitement réservé à la SNCB. Pour les Wallons, on prévoit une augmentation des difficultés, par contre, pour les Flamands, on prévoit des autoroutes ferroviaires généralisées.

 

Je ne parle même pas des travaux d'infrastructure remis aux calendes grecques en Wallonie et à Bruxelles. Monsieur Chastel, je vous ai écouté ce matin et je vous ai bien entendu. Faites-moi la même politesse, même si vous étiez à la radio et que je suis ici dans l'enceinte parlementaire. Il y a vos paroles, il y a les faits.

 

Après le trafic intérieur, c'est le trafic international qui subit une véritable politique d'isolement. La Wallonie se retrouve privée de lignes internationales dignes de ce nom.

 

Madame la ministre, vous avez pour ainsi dire assassiné le Thalys wallon. Vous refusez de relancer cette liaison internationale stratégique. Vous avez trompé la Wallonie. Vous avez fait preuve d'une malhonnêteté intellectuelle face au parlement en justifiant la suspension temporaire du Thalys sur la dorsale wallonne pour des raisons purement techniques. Le conseil d'administration de la SNCB a repris, parmi ses hypothèses budgétaires 2016-2020, le rétablissement du service Thalys sur la dorsale wallonne. Les problèmes sont à présent résolus. Vous seule bloquez à présent la reprise du Thalys sur la dorsale wallonne.

 

Vous n'avez même pas fait mine de trouver des alternatives dignes de ce nom. Par contre, on s'empresse de trouver des solutions pour remplacer le Fyra et augmenter sans cesse l'offre vers les Pays-bas. Pour cela, l'argent n'est pas un problème. La Wallonie ne peut pas rester au balcon et accepter qu'on l'isole impunément chaque jour un peu plus du reste de l'Europe ferroviaire, alors que la Flandre bénéficie de tous les égards. Pour nous, c'est symboliquement, politiquement et économiquement inacceptable.

 

Madame la ministre, une fois pour toutes, répondez à cette question, cette fois-ci sans détour et sans ambiguïté:  oui ou non, allez-vous rétablir la desserte par le Thalys de la dorsale wallonne? Ou, pour le formuler de manière encore plus précise: oui ou non, allez-vous intégrer au nouveau contrat de gestion de la SNCB une disposition garantissant ce service?

Réponse de Jacqueline Galant

Cher monsieur Devin, fin mars 2015, je le rappelle, les rames Thalys ont été arrêtées pour la mise en œuvre de l'ERTMS. Directement et à ma demande, la SNCB a examiné différentes alternatives aux dessertes actuelles à grande vitesse. L'avenir du Thalys wallon sera réévalué dans le cadre du nouveau contrat de gestion et du plan pluriannuel d'investissement, qui sont actuellement en gestation. Le conseil d'administration de la SNCB a récemment rappelé que cela faisait partie des hypothèses, comme vous l'avez dit.

Réplique de Laurent Devin

Madame la ministre, une nouvelle fois, vous noyez le poisson. Regardez la déception de tous ceux qui défendent notre pays et une de ses trois Régions, la Wallonie. Je n'avais besoin que d'un seul mot de votre part: "Oui" ou "Non".

 

En séance plénière du 5 mars et du 21 mai 2015, vous nous aviez assurés rechercher des alternatives crédibles une fois votre plan de modernisation entériné. Je constate aujourd'hui que vous nous avez trompés. Plus grave encore, vous avez pour ainsi dire mystifié les Wallons qui n'ont pas à subir cette haine corse qui anime votre décision.

 

Madame la ministre, s'il y a bien quelqu'un qui fait le jeu de la régionalisation des chemins de fer, c'est bien vous, en vous positionnant comme le porteur de valises de la N-VA. Prenez exemple sur vos collègues du MR au parlement wallon - que M. Borsus et moi avons beaucoup fréquenté – et plus particulièrement sur M. Jean-Luc Crucke. Ce n'est pas à la seule Wallonie de faire les frais de vos purges. Les intérêts stratégiques doivent très clairement dépasser vos seuls intérêts comptables.