Pour le groupe PS, l’austérité imposée à la Justice met aussi en péril la sécurité dans les prisons 

Depuis plusieurs mois, les détenus de la prison de Saint-Gilles n'ont plus accès aux cours, aux formations, aux activités sportives, même à la bibliothèque ou aux services du culte. Comme l’explique la députée PS Özlem Özen, « les témoignages qui nous reviennent de la prison font état d'un climat de désespoir profondément installé, aussi bien chez les détenus qu’au sein du personnel pénitentiaire. Faut-il rappeler que ces activités participent à la réduction de la violence et des tensions au sein des prisons et favorisent aussi la réinsertion des détenus ? »

 

Interpellé par Özlem Özen en octobre dernier sur la situation explosive à Saint-Gilles, la justification cynique utilisée par le ministre de la Justice, Koen Geens est, pour la députée, incompréhensible. Le Ministre affirmait alors : « je peux vous assurer qu'il s'agit là d'une mesure nécessaire dictée par la pénurie de personnel qui touche cet établissement, en raison des mesures d'économies actuellement réalisées sur le personnel. Nous regrettons cette mesure, non seulement parce que cette situation rend difficile pour les intervenants des Communautés la mise en place d'une offre de qualité, mais aussi parce que nous sommes nous- mêmes également convaincus qu'il est important de proposer aux détenus une offre de régime appropriée. »

 

Pour la députée PS, cette situation ne peut plus durer : « les économies drastiques imposées par Monsieur Geens cassent un outil essentiel de réinsertion psychosociale et professionnelle. Ces activités réduisent aussi la violence et les tensions au sein de la prison. Les supprimer purement et simplement car elles ne peuvent plus bénéficier d’un encadrement suffisant est tout bonnement inacceptable et représente un risque tant pour le personnel pénitentiaire que pour les détenus. »

 

Force est de constater, 2 mois plus tard, que rien n’a été fait. Entretemps, la grogne a dépassé les murs de la prison de Saint-Gilles : la situation est devenue intenable pour tous les établissements pénitentiaires qui souffrent d’un déficit global de 500 équivalents temps plein, « avec toutes les conséquences que cela peut entraîner en termes de sécurité pour le personnel pénitentiaire et de respect des droits élémentaires des détenus et de leurs familles » dénonce Özlem Özen, « l'urgence de la situation et l'impact dramatique de telles restrictions exigent un sursaut de lucidité : il est temps que Monsieur Geens prenne conscience des limites de l’austérité aveugle qu’il impose à son département. »