Question de Daniel Senesael à Charles Michel, Premier ministre, sur le "non accord climat"

Monsieur le président, A.D.E.R.: A pour ambition, D pour détermination, E pour engagement, R pour responsabilité. Quatre mots forts, monsieur le premier ministre, que vous avez utilisés dans les trois minutes qui vous étaient attribuées à la tribune de la COP21 à Paris. Durant ce même temps, nous étions la risée du pays, de l'Europe, voire des 150 dirigeants du monde entier qui vous accompagnaient. En effet, nous avons reçu ce "prix fossile" décerné à la Belgique pour son comportement en matière climatique.

 

Pourtant, tout s'était bien terminé le soir du 24 octobre, quand Mme Marghem faisait sauter le bouchon de champagne pour annoncer qu'un accord était trouvé avec les quatre ministres "climat" de ce pays. Il a fallu très vite déchanter, et, dimanche dernier, on reprenait les mêmes et on recommençait le même scénario.

 

Monsieur le premier ministre, alors que le débat est en cours à la COP21 à Paris, quelle sera la position de la Belgique? Va-t-on suivre les indications reprises çà et là dans la presse ces derniers jours, à savoir un accord contraignant, à savoir récompenser les élèves qui investissent pour dépasser leurs objectifs ou encore ces fameuses mesures au niveau du fédéral concernant la diminution du CO2 en ce qui concerne les biocarburants, les investissements économiseurs d'énergie, les bâtiments fédéraux?

 

Enfin, qu'en est-il des 50 millions que vous avez annoncés? Est-ce un recyclage du montant existant ou est-ce une aide additionnelle à ce que nous avions souhaité en la matière? Monsieur le premier ministre, attention! Il pourrait y avoir non assistance à planète en danger!

Réponse de Charles Michel

Ce dossier revient régulièrement dans le débat politique belge depuis bien longtemps.

D’ailleurs, si la solution était si évidente, pourquoi M. Nollet ne l’a-t-il pas trouvée lorsqu’il était lui-même ministre? Cela vous embête, n'est-ce pas, monsieur Nollet?


Il y a environ un an, quelques jours après les débuts du gouvernement, j’ai été confronté à ce défi lors d’un Conseil européen.


Au premier Conseil européen auprès duquel je représentais la Belgique, nous nous sommes engagés et, régulièrement depuis, nous avons arrêté des décisions dans le cadre européen.

Nous n'avons pas été ridicules lundi à Paris. La vérité, c'est qu'un ancien de la sp.a a remis le prix “Fossile“ à la Belgique!


Je ne veux pas regarder en arrière.


Le fait est que nous voulons conclure un accord, ce qui est précisément ce que nous nous sommes efforcés de faire ces derniers jours, ainsi que le week-end qui a précédé le début du sommet, avec tous les ministres-présidents.


Quelques heures avant de partir pour Paris, j'ai tenté de rapprocher les points de vue des Régions. Mes propositions ont été refusées par le gouvernement wallon. Depuis lundi, les contacts sont incessants avec les gouvernements concernés.


Demain matin, une réunion est prévue avec les chefs de cabinet pour rechercher un compromis. D'une part, il y a notre décision de soutenir les efforts européens, d'autre part la répartition des efforts entre nous. Sur ce point, nous sommes très près d'un accord. J'espère qu'avec la bonne volonté de tous, nous pourrons boucler ce dossier dans les heures ou les jours qui viennent.

Réplique de Daniel Senesael

Monsieur le président, monsieur le premier ministre, heureusement que le ridicule ne tue pas et que vous étiez meilleur à Paris, puisque, à Paris, vous avez quand même prononcé les mots suivants: "Nous avons rendez-vous avec le destin de l’humanité. L’heure est aux décisions et à l’action. Nous devons construire les ponts, élaborer les convergences, forger des accords solides entre nous."

 

Monsieur le premier ministre, nous vous demandons de passer de la parole aux actes et de ne pas attendre que la Flandre ait les pieds dans l'eau pour avancer sur ce sujet.

 

Enfin, je voudrais faire mienne la pensée de Victor Hugo: "C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas".