Ce jeudi soir en séance plénière, la majorité votait en force le projet de loi ouvrant tout grand la porte à une privatisation de Proximus et de bpost. Le député socialiste Laurent Devin a une
fois de plus dénoncé ce retour aux recettes néo-libérales des années 80 qui n’aboutira in fine qu’à détruire les emplois, les investissements et la qualité des services de ces entreprises
publiques : « ce projet de loi est à l’image du gouvernement MR-N-VA : il méprise les travailleurs, le service public et le contrôle démocratique. »
Pour le député socialiste, « ce projet n’apportera aucune plus-value aux travailleurs, bien au contraire : en autorisant sans limite le recours à la sous-traitance et aux indépendants, le
gouvernement Michel organise la dérégulation du travail au sein de ces entreprises et la mise en concurrence des travailleurs. Cela aboutira clairement à un nivellement par le bas de leurs
conditions de travail. »
A ces régressions sociales, s’ajoute une incertitude : celle de la privatisation. Le projet autorise le gouvernement à privatiser les entreprises publiques, sur base de critères trop flous pour
être objectifs. « Autrement dit, demain le gouvernement sera libre de vendre les parts majoritaires de l’Etat à tout moment. » Pour Laurent Devin, « cette insécurité, suspendue au-dessus de
la tête des travailleurs, ne peut que nuire à la sérénité sociale. Je pense aux trente-cinq mille travailleurs de bpost et Proximus qui ont déjà réalisé tant d’efforts pour accompagner
l’évolution stratégique de leurs entreprises respectives. Ils méritent, à notre estime, un peu plus d’égards. »
Le député-bourgmestre socialiste regrette également que la SNCB n’ait pas été formellement exclue du champ d’application du projet « et ce n’est pas faute d’avoir essayé, en commission, de
clarifier le texte à cet égard. Nous avons, encore aujourd’hui, redéposé des amendements qui auraient pu rassurer le personnel et les usagers de la SNCB : la majorité les a tout simplement
balayés. »
Pour le groupe PS, ce projet n’est pas seulement en contradiction avec les principes de bonne gouvernance, il s’agit aussi d’une aberration sur le plan des faits et des chiffres. On l’a dit, répété, démontré, expliqué : vendre aujourd’hui ces entreprises publiques performantes signifie une perte d’environ 300 millions d’euros par an pour l’Etat et au-delà de ces chiffres, une erreur économique fondamentale pour la compétitivité de notre pays.