Intervention de Laurette Onkelinx sur la déclaration du Gouvernement

Monsieur le Président,

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et messieurs du gouvernement,

Chers collègues,

 

Lors de la conférence de presse, samedi, et hier encore, le gouvernement a convoqué les superlatifs pour qualifier son action.

 

« Historique... magnifique... grandiose... spectaculaire... impressionnant... »

 

On s’attendait presque à voir hisser les drapeaux pour saluer la nouvelle Belgique « partie de rien et capable maintenant de flirter avec le zénith ».

 

Les drapeaux sont restés à leur place et il n’y a eu aucune fête populaire.

 

Au contraire, partout des hommes et des femmes en grand nombre contestent, des professionnels s’insurgent, la peur et l’incertitude s’installent.

 

Pourquoi ?

Il y a pourtant des objectifs que je salue dans vos choix.

Vouloir moins taxer le travail, en soi, c’est évidemment une bonne chose.

Aider les indépendants et les PME à engager, je salue cette décision.

 

Mais pourquoi dès lors ce manque de confiance, cette contestation qui gronde ?

 

J’avance 4 raisons :

 

1.      En 1 an, vous avez fait beaucoup de dégâts

 

A la tête d’un gouvernement qui rassemble toutes les droites, vous avez imposé une véritable cure d’austérité libérale.

 

-          je pense au saut d’index bien sûr, qui est un véritable impôt sur les travailleurs, sur les allocataires sociaux au profit des entreprises.

-          Je pense aux travailleurs âgés qui devront travailler plus longtemps pour gagner moins et ce, quel que soit le métier qu’ils exercent. La liste de vos offensives est longue comme un jour sans pain : recul de l’âge de la pension à 67 ans, durcissement d’accès à la pension anticipée, à la pension de survie, disponibilité adaptée pour les prépensionnés, suppression du bonus pension, attaque contre les pensions publiques. Avec vous décidément, vieillir est un fléau.

-          Je pense aux travailleurs malades qui devront, sous peine de sanctions, accepter une convention de réinsertion

-          Je pense au sort que votre gouvernement a réservé aux femmes ! Il ne faut pas faire de hiérarchisation entre les victimes. Mais il se fait que ce sont elles qui subissent le plus  le durcissement de la condition de carrière, ce sont elles qui supportent l’augmentation du coût d’une consultation gynécologique, ce sont toutes ces femmes qui travaillent à temps partiel involontaire et vont voir leur revenu drastiquement diminué suite à votre réforme de l’AGR.

 

 

2.      Le sentiment d’injustice

 

C’est ce cri qu’on a entendu 100.000 fois dans les rues de Bruxelles.

 

Où est le courage quand on s’attaque aux faibles et quand dans le même temps on diminue les sanctions pour ceux qui versent des commissions secrètes, on soutient les gros revenus des diamantaires que dans le même temps on diminue la taxation des plus values de liquidation.

 

Où est le courage quand dans le même temps vous rétablissez les visites domiciliaires chez les chômeurs au nom du respect de la loi mais que vous offrez une possibilité de régularisation permanente aux gros fraudeurs ?

 

Sur le terrain, on parle de vous comme d’un gouvernement injuste.

 

Vous refaites l’histoire : le vrai héros, ce n’est plus Robin des bois mais le shérif de Nottingham.

Vous ne saurez pas convaincre de cette manière.

 

3.      C’est la conviction que vous ratez votre virage fiscal

 

Pourquoi : parce que vous donnez d’une main et que vous reprenez de l’autre.

Dans notre vision du tax shift, la baisse des impôts sur le travail est financée par l’impôt sur les grandes fortunes et la taxation des plus values de sorte que les travailleurs ont un gain net.

 

Vous, vous le financez exclusivement par une augmentation des taxes sur la consommation de sorte que les gens vont perdre d’un côté, ce qu’ils auront gagné de l’autre.

 

C’est sans doute un choix cohérent pour un gouvernement de droite, mais ce choix est injuste : d’abord vous diminuez le salaire avec le saut d’index puis vous l’augmentez avec la réforme fiscale mais les gens vont payer plus cher leurs courses, leur électricité, l’accès à la justice, aux  soins de santé et quand ils auront fini de travailler, dans bien longtemps, ils gagneront moins pour leur pension !!

 

Vous dites jobs, jobs, jobs.

 

Ils voient tax, tax, tax.

 

Et pour les pensionnés, la situation est pire.

 

Même si vous comptabilisez l’enveloppe bien-être, la situation est la suivante : le pensionné, le malade, le chômeur, le pauvre dont vous avez parlé hier, ne bénéficieront aucun de la réforme fiscale. Par contre ils ont subi le saut d’index et paieront plus cher leur consommation d’énergie, leur course au magasin.

 

Les pensionnés et autres allocataires sociaux sont victimes d’un jeu de dupes. Vous pouvez répéter mille fois que votre réforme est historique. Eux savent qu’ils se sont fait avoir.

 

4.      l’incertitude sur l’avenir.

 

Que va-t-il nous arriver ?

 

Ce gouvernement a sciemment décidé de réduire ce qui est le cœur de la solidarité intra belge.

 

Le service public et la sécurité sociale sont les moteurs de la redistribution.

 

Même pour celles et ceux qui n’ont pas beaucoup de revenus, il y a cette intervention de soutien, d’aide, d’accompagnement, de régulation qui leur permet de vivre dignement.

C’est grâce aux services publics, et à la sécurité sociale, qui ont été de véritables boucliers contre la crise bancaire que notre pays est un des mieux classés en termes de bien-être.

 

Et pourtant c’est là que vous portez le fer.

 

Un exemple : les soins de santé.

Un conseil général de l’Inami qui refuse le budget des soins de santé,  ça, je n’ai jamais connu.

Et pour cause : vous programmez 3,3 milliards d’économies dans les soins de santé. C’est énorme !

Nécessairement, soit les coûts patients seront de plus en plus chers, soit l’attente pour se faire soigner sera de plus en plus longue soit la qualité ne pourra plus être assumée pour tous.

 

Quel gâchis.


 

Mais ce n’est pas tout.

 

Vous présentez une perspective budgétaire avec des gros trous... et cela n’est pas sérieux.

 

Madame la Ministre du Budget, félicitations pour votre nomination mais je vous souhaite bien du plaisir en Commission du Budget.

 

Vous allez tout d’abord devoir expliquer pourquoi le gouvernement a demandé au Comité de Monitoring de ne pas faire son travail normal d’évaluation sur les objectifs de rendement des mesures présentées en juillet dans le cadre du tax shift.

 

Est-ce parce que vous aviez peur d’affronter le scepticisme des experts sur beaucoup de vos mesures ? Peur de devoir préciser ce que cache le concept de "redesign" des administrations pour 550 millions d’euros? Peur de faire vérifiez vos 950 millions en réduction des charges d’intérêt et vos 600 millions en effet retour?

 

Quand vous aurez donné ces premières explications, vous pourrez alors, Madame la Ministre, passer au reste du menu :

 

Comment, au-delà des corrections techniques qui ne tiendront qu’un temps,  allez-vous faire pour combler la baisse structurelle des recettes fiscales ?

Vous allez aussi devoir expliquer comment financer le respect de la trajectoire avec 1,005 milliard qui n’est pas financé à l‘échéance 2018.

Et puisque le tax shift a été programmé jusqu’en 2020 comment  va-t-on combler le trou supplémentaire de 1,150 milliard ?

 

L’incertitude, Monsieur le Premier Ministre, c’est cela aussi.

 

C’est cette question lancinante : que vont-ils nous réserver pour combler les trous du budget...

 

On sait que cela ne sera guère dans les revenus du capital.

 

J’ai salué votre décision de poursuivre l’augmentation du précompte mobilier mais quand vous prétendez vous attaquer à la spéculation et qu’en réalité la recette prévue est inférieure à 30 millions, soit 25 fois moins que la hausse de la TVA sur l’électricité… c’est du SHOW !!

 

Vous osez beaucoup plus quand il s’agit d’attaquer nos acquis sociaux.

Combien de lignes va-t-on encore fermer à la SNCB ? Combien de travailleurs supplémentaires allez-vous licencier à bpost ? Quels seront les tickets modérateurs qui vont encore augmenter? Combien d’invalides cherchera t’on à renvoyer au chômage ou au CPAS? Quelle nouvelle perte de pouvoir d’achat pour les pensionnés?

 

Bref, avec vous les gens modestes ont peur de l’avenir !

 

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Hier vous avez donné une allocution convenue justifiant les décisions de votre gouvernement.

 

Dans un discours sur l’état de l’Union, on s’attend à plus et notamment à une vision d’avenir sur les grands défis du moment.

 

A cet égard je voudrais évoquer quatre grands chantiers qui devraient faire l’objet de débats et de décisions dans l’année qui vient.

 

Urgence climatique

 

Chers Collègues,

 

Dans un peu plus de 40 jours, les délégations de 195 pays et des centaines d’ONG se retrouveront à Paris pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

Chez certains, ces grandes conférences sont regardées avec cynisme et découragement.

 

Mais le défaitisme et l’inaction est la pire des attitudes. Car l’urgence est là. Elle est scientifiquement prouvée, indiscutable.

Pour les plus grands climatologues, c’est l’espèce humaine qui joue sa survie.

 

Le futur protocole de Paris doit fixer des objectifs contraignants de réduction des gaz à effet de serre qui permettent de maintenir le réchauffement global sous la barre des 2°C.

 

Il faut un accord juste qui tient compte des responsabilités et des capacités différenciées de chacun.

 

L’aide accordée aux pays en développement doit leur  permettre d’assurer leur développement social sans emprunter les mêmes chemins polluants que nous avons empruntés par le passé.

 

Lors de la Conférence de Copenhague en 2009, les pays industrialisés se sont fixés l'objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 pour soutenir les pays en développement. Il faut concrétiser cette promesse.

 

C’est à ces conditions que la conférence de Paris redonnera espoir et sera un succès.

 

Monsieur le Premier ministre,

 

La Belgique, en tant qu'émetteur historique d'émissions de gaz à effet de serre doit prendre ses responsabilités.

 

Vous en avez peu parlé hier.

 

Vous n’avez annoncé aucun budget en faveur du Fonds vert de l’ONU.

 

Vous avez parlé, comme contribution de la Belgique, de la hausse de la TVA sur l’électricité et des accises sur le diesel.

 

Vous repeignez en vert des mesures purement budgétaires.

 

Dire aux gens qu’augmenter la TVA, c’est environnemental, c’est non seulement pas très honnête, ni très efficace, ni social, mais c’est aussi prendre le risque de les dégouter définitivement des politiques environnementales pourtant indispensables.  

 

J’ajoute aussi qu’au même moment où vous augmentez la facture annuelle d’électricité des ménages de 100 euros, vous faites un cadeau à Electrabel en diminuant fortement les prélèvements que le producteur historique doit payer à l’Etat et en prolongeant deux réacteurs nucléaires. Pour le PS, une politique qui renforce le monopole d’Electrabel et met le nucléaire au centre du jeu, avec les risques et l’accumulation de déchets que cela implique, ne pourra jamais être une politique de développement durable. Vous ne préparez nullement l’avenir énergétique de notre pays.

 

Par rapport à l'augmentation des accises sur le diesel, je voudrais vous demandez ceci: comment, monsieur le Premier Ministre, pouvez-vous honnêtement affirmer travailler à la réduction de la consommation de diesel quand, dans le même temps, vous vous attaquez aux transports en commun avec des réductions drastiques dans le budget de la SNCB ?

 

2,1 milliards d’économies imposées à la SNCB en 5 ans ! C’est une réduction de 20% des moyens alloués à la SNCB.

 

Vous obligez la Ministre Galant d’être la Diafoirus de ce Gouvernement ; ce médecin qui, dans le Malade imaginaire de Molière, traite toutes les maladies, tous les maux par des saignées, des purges et des clystères.

 

Alors que certains imaginent déjà inscrire nos embouteillages au patrimoine mondial de l’UNESCO, les seules réponses qu’apporte ce gouvernement c’est de sabrer dans les dotations de la SNCB.

 

Ce désinvestissement massif dans le rail est une absurdité économique, sociale et environnementale.

 

 

Urgence démocratique

 

Chers collègues,

 

La participation des citoyens à la gestion de la cité est une condition de vitalité démocratique.

 

Or, nous avons des soucis à nous faire :

 

1.      la démocratie représentative est indispensable mais elle connaît une désaffection par le public comme on le voit par exemple dans les augmentations d’abstentions lors des votes.

 

J’en profite pour dire que vous devriez faire attention aux méthodes de travail imposées dans cet hémicycle. J’ai connu une très mauvaise expérience en commission justice : on convoque un nombre important d’experts qui tous proposent des modifications au pot pourri 1. On a un débat intéressant où on cible quelques évolutions nécessaires. Et au moment du vote un parti de la majorité dit : basta, tout le monde le petit doigt sur la couture du pantalon, pas un amendement. Monsieur le ministre de la justice je regrette que vous n’ayez pas plus d’autorité pour que vos réformes soient un peu mieux acceptées dans le contexte étriqué que nous subissons.

Dans la même veine, le recours systématique par le gouvernement aux procédures d’urgence fait vraiment échec à des débats de qualité.

 

2.      la concertation sociale : elle est un pilier de notre modèle de consensus à la belge. Or, elle est en panne parce que vous vous immiscez beaucoup trop dans un domaine où, par le passé, les partenaires ont fait preuve de courage et de créativité.

 

3.      La concertation avec les Régions est au plus mal et avec vos choix fiscaux qui pompent des moyens financiers aux régions sans aucun dialogue, cela ne va pas s’arranger !

 

4.      Mais surtout – et c’est une bonne nouvelle- on sent que la population a envie de se faire entendre autrement. Je l’ai encore constaté par les questions que j’ai reçues en vue de ce débat.  On le voit sur les réseaux sociaux,  dans le nombre grandissant de pétitions et dans le succès de mobilisations citoyennes.  Comment leur donner de la voix et du poids?

 

Ce sera un chantier important pour maintenir la cohésion sociale et renforcer cette citoyenneté qui est et sera toujours le meilleur rempart contre toutes les violences que nos sociétés connaissent.

 

La révolution numérique

 

Chers collègues,

 

Vous avez parlé de l’agenda numérique. Et je me réjouis évidemment de vos efforts et votre ambition pour que notre pays soit dans le top 3 des pays les plus numérisés d’Europe.

 

Mais en même temps, savez-vous que la majorité des analystes de droite comme de gauche font le constat que la révolution numérique en marche, la robotisation, va diminuer drastiquement le nombre d’emplois. On parle de 45 à 50 % de pertes qui ne seront pas compensées par de nouveaux emplois.

 

Il nous faut donc réfléchir à des solutions pour l’avenir de nos sociétés dans des économies à croissance plus que modérée et où le facteur travail change de paradigme.

 

Quid des emplois et  des salaires.

C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une réflexion a été entamée  pour les uns sur la réduction du temps de travail, dont je suis partisane et pour les autres sur l’allocation universelle.

 

Quid de l’avenir de la sécu en conséquence?

Voilà un sujet qui mérite un débat national, qui devrait réunir autour de la table au moins les partenaires sociaux.

 

 

L'état du monde et de l'Europe

 

Chers collègues,

 

Au niveau international, l’instabilité est à son comble. Daesh est présent sur tous les continents, hors l’Antarctique. Des conflits épars entrent en résonnance les uns avec les autres.

 

Ce qui se passe en Syrie, au moyen orient, ce qui se passe en Turquie ou en Irak, en Ukraine ou en Afghanistan poursuit à chaque fois une logique propre, particulière.

 

Mais ce que beaucoup d’experts constatent, c’est que ces conflits peuvent dégénérer et se renforcer les uns avec les autres, trouver en quelque sorte un terreau commun.

 

L’expert militaire français Pierre Servent, ramassait le constat en parlant d’une montée généralisée des idées fanatiques, fondamentalistes, par rapport à celles qui prônent le compromis, la tolérance et l’altérité. Il citait également l’Europe où le renforcement de partis nationalistes et extrémistes est une réalité difficilement conciliable avec l’objectif de paix.

 

Par rapport à ces défis, vous n’avez guère été bavard !!

 

Rien sur le plan stratégique de la défense, rien sur l’offensive diplomatique, rien sur les coalitions à soutenir, rien ou presque sur les défis humanitaires ni sur la coopération au développement.

 

Vous dites faire de l’intégration européenne un pilier de votre action.

Face à ce que d’aucuns appellent la crise de l’asile, notre Groupe a toujours demandé une approche globale et solidaire à l’échelon européen. La solidarité européenne face aux crises ne doit pas être un choix mais bien une obligation, on ne peut accepter une UE à deux vitesses lorsque l’on parle de droits de l’Homme et du droit humanitaire. Nous nous opposons fermement aux volontés affichées par la droite européenne de choisir la stratégie dangereuse du « Schengen bouc émissaire » en ravivant à chaque occasion le mythe de la frontière et de l’Europe forteresse. Pour notre Groupe, toute atteinte à l’espace Schengen est inacceptable et il devrait en être de même pour tous les progressistes et les européanistes. Or nous n’avons rien entendu sur ce point dans ce discours. C’est interpellant.

 

Quant à l’accueil des réfugiés, oui, vous avez ouvert de nouvelles places après en avoir fermées.

 

Mais je ne comprends pas que la dépense nouvelle prévue en 2016 se retrouve dans la colonne des dépenses non structurelles ; est-ce à dire que vous estimez une fin des conflits à brève échéance ?

 

Si oui, je vous en prie, expliquez nous comment. Nous sommes particulièrement intéressés.

 

Par contre, ce que nous avons vu, c’est la mauvaise gestion de l’afflux de migrants par votre gouvernement.

 

Le Parc Maximilien en est devenu le symbole.

 

Vous parliez de valeurs, parmi celles ci l’accueil dans la dignité de celles et ceux qui souffrent n’est elle pas au cœur de notre humanisme européen ?

 

J’en profite pour évoquer l’action de nos militaires. Vous avez eu raison de saluer leur travail et leur courage.

 

Mais…les militaires se doivent également d’être au service des populations lorsque le service civil le demande. L’Aide à la Nation est une mission essentielle de notre armée.

 

On les a trop peu vus dans la crise de l’accueil.

 

Je voudrais également vous demander si le gouvernement maintient sa volonté de facturer les services de la Défense dans le cadre du plan Grands Froids d’aide aux sans-abris cet hiver.

Nous avons été alertés par un cpas qui a reçu une facture préventive. C’est inacceptable.

L’aide à la nation devient elle payante ?

Les communes devront-elles bientôt payer l’aide en cas d’inondations ? Quel avenir dans cette perspective pour le sauvetage en mer ou l’Hôpital militaire ?

 

Ce serait une rupture forte dans l’ambition de l’armée d’être au service de notre population, une décision qui ferait date


 

Monsieur le premier Ministre,

 

En plus de ces chantiers il y a évidemment cette obsession qui doit nous guider à savoir l’éradication de la pauvreté  ici et dans le monde.

 

Vous me permettrez à ce propos d’en référer au pape François qui a cette formule éclairante : « Ce qu’il nous faut c’est la globalisation de l’espérance contre celle de l’exclusion et de l’indifférence. »

 

Convenons qu’il y a encore du pain sur la planche.

 

 

Monsieur le Premier ministre,

 

Je voudrais en terminer sur une note d’espoir.

 

Vous avez parlé de valeurs de solidarité dans votre intervention.

 

Or on a entendu ces derniers temps  à propos de l’exode des réfugiés, des prises de position, des déclarations  dans le chef de votre partenaire nationaliste qui font mal à notre humanisme.

 

Pour être un homme d’Etat  il ne faut pas courir après les sondages ni encourager les peurs des citoyens pour récolter des voix.

 

Il faut être ferme en toutes circonstances sur les valeurs qui portent notre démocratie et donnent un sens au mot fraternité.

 

J’ai l’espoir qu’en cette année de commémoration de la résistante Edith Cavell on se rappellera ce qu’elle a dit avant de mourir assassinée par l’ennemi : « Pensez à moi comme une infirmière qui a fait son devoir ».

 

Faire son devoir c’est ce que chacun d’entre nous doit faire pour mériter l’honneur d’être dans cette assemblée.

(NB: Seul le texte prononcé fait foi)