Monsieur le président, madame la ministre, vous êtes maintenant ministre depuis plusieurs mois. M. Cheron vient de le dire: auparavant, les règles étaient claires; aujourd'hui, vous installez le doute. Ce qui ne change pas, c'est que les navetteurs, les usagers du rail, souffrent des retards incessants, d'autant plus éprouvants qu'ils ont une influence directe, concrète, quotidienne pour eux.
Hier, je vous ai interpellée sur la dorsale wallonne. Vous avez mis en évidence la différence de traitement entre la Wallonie et la Flandre. Les usagers de la dorsale wallonne sont très certainement parmi les plus à plaindre. Un exemple: la relation Tournai-Herstal a obtenu un chiffre de ponctualité de 58 % en direction de Herstal et de 64 % en direction de Tournai, avec les anciens modes de calcul. Des travaux dont on ne voit pas la fin. Une ponctualité en berne. À cela s'ajoute l'imminence de la suppression pure et simple de la dotation pour le Thalys wallon. On peut clairement dire que les usagers de la dorsale sont réellement les laissés-pour-compte du rail belge.
Et maintenant, vous décidez de changer les règles concernant la compensation en cas de retard. Vous dites non aujourd'hui, demain peut-être oui. Ce dossier est symptomatique d'une certaine façon de faire: une absence totale de concertation; une vérité systématiquement éludée au profit d'un vocabulaire volontairement trompeur: "suspension de la desserte" à la place de "suppression" pour le Thalys, "simplification de la procédure d'indemnisation" pour "suppression d'indemnisation de la grande majorité des retards".
Madame la ministre, je vous invite à changer de méthode et à en revenir à plus de concertation. Les usagers méritent beaucoup mieux qu'un certain mépris. Vous ne faites rien pour leur redonner confiance en les chemins de fer, bien au contraire.
Madame la ministre, supprimez-vous, oui ou non, la desserte Thalys pour la dorsale wallonne? Supprimez-vous, oui ou non, l'indemnisation pour les deux tiers des retards?
Réponse de Jacqueline Galant
Monsieur le président, monsieur Devin, ma réponse sera une synthèse de la réponse du 2 mars 2015 en séance plénière, étant donné que les solutions alternatives seront examinées après l'approbation du plan de modernisation, comme cela a déjà été expliqué à plusieurs reprises en commission.
Je me permets néanmoins de vous rappeler qu'après l'arrêt annoncé, le 1er avril 2015, de la circulation des rames Thalys dans la zone de Namur à la suite de la mise en service de l'ERTMS par Infrabel, j'ai souhaité examiner directement toutes les alternatives aux dessertes actuelles à grande vitesse, comme je m'y étais engagée devant vous.
Cette étude a surtout permis de montrer la très faible occupation des rames des deux dorsales, le coût très élevé pour le contribuable, le coût très élevé des premières alternatives examinées ainsi que l'absence de besoins spécifiques à Mons 2015.
Par le passé, d'autres suspensions ont déjà eu lieu. À l'époque, cela n'avait généré que très peu de plaintes de la part de clients, de Thalys ou d'ailleurs de la part de vos partis politiques qui étaient évidemment à la gestion de ces dossiers à ce moment, cdH et PS au gouvernement et ministre de tutelle pour le PS.
Je veux fixer des priorités claires en termes budgétaires et de bonne gouvernance, dans le respect de tous les clients mais aussi des contribuables qui subsidient ces dessertes. Chaque euro doit être réfléchi et investi pour mener à bien la mission de services publics de la SNCB
Réplique de Laurent Devin
Madame la ministre, nos constats sont aussi clairs que vos certitudes. Il y a effectivement un manque de concertation tant avec les usagers du rail qu'avec les syndicats qui défendent les travailleurs. Cela ne fait aucun doute, aujourd'hui, vous êtes interpellée fréquemment sur les indemnisations des retards. Enfin, c'est une certitude claire et nette. Il y a une différence de traitement entre la dorsale wallonne et la dorsale flamande. Là où la Wallonie a été mise à l'arrêt, la Flandre, monsieur le président, peut continuer à rouler!
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