Afin de lutter contre les rémunérations excessives de certains grands patrons, le Groupe PS a déposé une proposition de loi visant à rendre obligatoire la publication des écarts de salaires entre
le top management et les travailleurs au sein d’une même entreprise. Cette proposition a été présentée ce mardi en commission « Droit commercial » de la Chambre.
La crise financière a mis en lumière la déconnexion des salaires de certains dirigeants de grandes entreprises avec la réalité économique ainsi que leur disproportion par rapport aux salaires de
leurs employés. Par exemple, le patron de Delhaize gagne 123 fois plus qu’une caissière, celui d’InBev 111 fois plus qu’un cadre etc. Les salaires des grands patrons ne connaissent donc pas la
crise.
Qu’est ce qui peut justifier de telles rémunérations ? Le travail d’un patron est-il 100 fois plus difficile que celui d’un employé ? Quelles réalisations, quelles dépenses d’énergie justifient
de tels salaires ? Pour Frédéric Daerden, auteur de la proposition, « une entreprise tourne grâce à toutes ses composantes, dirigeants et employés et, s’il est normal que les premiers gagnent
plus que les seconds, cela ne peut-être dans de telles proportions que rien – ni la réalité économique, ni la nature du travail –ne justifie. »
Le Groupe PS veut mettre fin à ces salaires fous et a donc déposé une proposition de loi afin d’obliger les entreprises cotées en bourse et les entreprises publiques autonomes à publier chaque
année l’écart de rémunération entre le plus haut salaire et le salaire médian. Pour Frédéric Daerden, « cela permettrait d’éveiller les consciences, de favoriser les discussions entre
syndicats et patrons et, à terme, de réduire les écarts de salaires démesurés. »
Dans le même temps, le député PS Ahmed Laaouej a déposé une proposition de loi visant à limiter la rémunération variable des dirigeants à 30% du salaire fixe afin de mettre fin aux bonus extravagants distribués par les grandes entreprises.
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