Intervention de Laurette Onkelinx sur l'attentat perpétré au siège de Charlie Hebdo

Monsieur le président,

monsieur le premier ministre,

chers collègues,


il y a des moments pour le débat, des moments pour la polémique, et il y a des moments pour l'unité.

 

Cette unité des démocrates est ce qu'il y a de plus fort pour répondre à la barbarie. Cette unité est nécessaire pour que les familles des victimes, dans leur profonde tristesse, dans leur désarroi, sentent que le combat pour la liberté d'expression mené par leurs proches assassinés continue. Cette unité est indispensable pour revendiquer et défendre le droit de vivre dans une société où la liberté est une valeur cardinale.

 

Monsieur le premier ministre, les propos que vous avez tenus hier, après le Comité ministériel du renseignement et de la sécurité, et aujourd'hui dans cette enceinte, nous les partageons. Nous serons à vos côtés pour que la plus grande fermeté soit de mise contre les ennemis de nos libertés parce qu'une démocratie ne se défend pas seulement avec des mots et des valeurs. Nous serons à vos côtés pour que cette fermeté ne se gave pas de panique, de peur et d'amalgame.

 

Robert Badinter, ancien Garde des Sceaux français, disait hier qu'au-delà du chagrin et de la pitié, de la colère et de l'indignation, il fallait rejeter tout piège politique qui allumerait la haine entre les démocrates, quel que soit leur idéal politique, philosophique ou religieux.

 

Monsieur le président, celles et ceux qui ont perdu la vie étaient visés parce qu'ils symbolisaient, pour ce qui est des policiers, la sécurité du pays, et pour les journalistes et caricaturistes, la liberté de presse, d'expression, de critique, voire de provocation. Nous devons redire à tous les journalistes qui, aujourd'hui, sont en deuil que pour nous, leur liberté est sacrée.

 

Maryse, l'épouse du dessinateur Wolinski, disait qu'il était tombé au champ d'honneur de sa profession, qu'il y a une guerre contre la liberté. Et cette guerre, nous allons la gagner.

 

Mes chers collègues, devant la violence, le fanatisme, l'étroitesse d'esprit, la haine déversée par les terroristes et les barbares, nous devons nous serrer les coudes, nous rassembler. J'en appelle à un véritable pacte national qui, au-delà de cette enceinte, avec les autres gouvernements et parlements, avec les associations, renforce encore notre socle commun et lutte assidûment contre le radicalisme et contre la violence.

 

La démocratie a été profanée. Nous comptons sur vous pour une réponse à la mesure de cette barbarie. Et c'est sur cela que nous voudrions vous entendre aussi cet après-midi.

Partagez sur