Intervention de Stéphane Crusnière, au nom du Groupe PS, face à l'ambassadeur d'Israël

Monsieur l’Ambassadeur,

 

Je commencerai en rappelant que, bien évidemment, pour le Groupe PS, les peuples israéliens et palestiniens ont tous les deux le droit de vivre en paix et en sécurité dans deux Etats démocratiques et indépendants avec des frontières mutuellement reconnues, acceptées et respectées. Dans ce cadre nous ne pouvons que condamner tout recours à la force et la menace que le Hamas et les autres groupes radicaux actifs à Gaza constituent pour Israël et tous ses habitants.

 

Cependant mon Groupe a un principe commun dans son approche de toutes les situations internationales : nous sommes résolument pour la diplomatie, la proportionnalité et surtout contre tous les doubles standards de la Communauté internationale. Aucun Etat n’est au-dessus du droit international. Quel qu’il soit.

 

Dès lors comment pourrait-on ne pas condamner le recours disproportionné – dénoncé vivement par l’ONU elle-même – à la force ? Comment pourrait-on fermer les yeux sur la mort de 2.000 Palestiniens dont une grande majorité de civil ? Comment pourrait-on ignorer la colonisation de territoires et tout cela alors que l’Etat qui pose ces actes prétend participer à un processus de paix ?

 

Critiquer certaines politiques d’Israël ce n’est ni être contre cet Etat, ni ne pas reconnaitre son droit à la sécurité et à garantir la protection de ses civils… C’est simplement exiger de cet Etat de droit, membre de l’ONU, qu’il respecte le droit international.

 

Car si on ne le fait pas, comment justifier par exemple des sanctions contre la Russie quand elle annexe la Crimée mais pas quand les autorités israéliennes décident de la confiscation de 400 hectares de terres dans le gouvernorat de Bethléem ?

 

La Belgique l’a toujours souligné : les colonies sont illégales en droit international. Elles constituent un obstacle à la paix mais aussi à la sécurité d’Israël, de même que l’isolement total organisé de Gaza.

 

Parallèlement à cela, l’UE et la Belgique ont vocation à être des acteurs de paix et d’aide au développement humain dans son voisinage méditerranéen et non à systématiquement devoir reconstruire ce qui a été sciemment détruit par d’autres…

 

 

Dès lors face à ces constats j’aimerais, Monsieur l’Ambassadeur, vous poser les questions suivantes :

 

- Quels gestes d’apaisements en faveur d’une reprise rapide du processus pour trouver une solution structurelle aux différents aspects du conflit Israël est-elle prête à poser ? Quel pourrait-être le périmètre de ces négociations ?

 

- Comment dans ce contexte justifier de véritables provocations comme l’annonce de nouvelles colonies ou le maintien de la véritable « ghettoïsation » de Gaza ? Pourquoi ne pas déjà, a minima, permettre l’instauration immédiate d’un corridor humanitaire ? Pourquoi Israël ne veut pas admettre que ces politiques constituent des entraves à une solution durable de paix et de reconnaissance mutuelle ?

 

- Quel est l’ « accueil » donné par les autorités israéliennes à la commission d'enquête de l'ONU dont la mission est de se pencher sur les possibles crimes de guerre commis dans le cadre de l'opération « Bordure protectrice » ? Comment celle-ci s’articulera aux cinq enquêtes criminelles internes sur de possibles bavures de sa part commises lors de la dernière guerre dans la bande de Gaza ?

 

Je vous remercie pour vos réponses.

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