Question de Laurent Devin à Joëlle Milquet, ministre de l'Intérieur, sur les jeunes Belges partis combattre en Syrie

Madame la Ministre,

Au mois d’avril dernier, je vous interrogeais à cette tribune sur les premières perquisitions dans les milieux extrémistes en lien avec le départ de jeunes belges vers la Syrie. Vous vous étiez montrées, à l’époque, rassurante, notamment sur le bouclage de votre plan de lutte contre le radicalisme.

 

Presque 10 mois plus tard, la presse nous annonce que nous atteignons le chiffre de 200 belges présents en Syrie. Ce qui laisse penser que les réseaux restent très actifs sur notre territoire.

 

De plus, les autorités communales restent très démunies face au phénomène et à la façon d’y répondre. Au point que certains édiles communaux en viennent à tenir des propos aussi inutiles que dangereux quant au retrait de la nationalité belge pour les candidats au départ, ou à la suppression de leurs droits par le biais de radiations d’office des registres de population. Des propos contre-productifs, puisqu’ils participent à alimenter une xénophobie rampante, à stigmatiser des familles entières et à rendre plus difficile la réintégration de ces jeunes gens lorsqu’ils reviennent de Syrie.

 

Car ces jeunes gens reviennent. Si j’en crois la presse, 4 sont actuellement en détention et 2 en liberté surveillée.

 

Madame la Ministre, je souhaiterais donc vous entendre sur les points suivants :

- Où en est-on aujourd’hui du démantèlement des réseaux favorisant le départ de jeunes gens vers la Syrie au départ de la Belgique ?

- Qu’en est-il des outils et moyens donnés aux autorités locales pour prévenir les départs et éviter la radicalisation des candidats au départ ?

- En ce qui concerne les personnes revenues de Syrie, à quel titre, sous quels chefs d’accusation sont-elles placées en détention ? quels sont les moyens mis en œuvre pour assurer leur réinsertion au sein de la société belge ?

Réponse de Joëlle Milquet, ministre de l'Intérieur

Le démantèlement relève davantage des compétences de ma collègue de la Justice. Plusieurs opérations judiciaires de démantèlement de filières de recrutement ont déjà été organisées.

 

Quant au recrutement, nous sommes dans le champ d'application de la nouvelle loi sur le terrorisme.

 

Toutes les communes concernées sont impliquées dans la task force Syrie.

 

J'ai élaboré une circulaire concernant le croisement des informations venant de la Sûreté de l'État, des autorités judiciaires, des autorités locales et des autorités fédérales.

 

Nous avons organisé des formations en lien avec certaines communes auxquelles nous avons fait parvenir une liste de bonnes pratiques, des recommandations, toute la note et le nouveau plan de stratégie. Nous nous rencontrons régulièrement.

 

En ce qui concerne le retour, un comité de monitoring est établi, sur base d'une nouvelle circulaire.

 

Il y a davantage de personnes arrêtées que ce que vous avez dit. Le suivi judiciaire peut aller d'une arrestation ou une audition au suivi judiciaire dans le cadre d'une procédure. Certains suivis sont réalisés par la Sûreté de l'État ou par la police locale.

 

D'après nos chiffres, il y aurait actuellement 152 personnes sur place. La proportion de retours et de départs reste régulière.

(NB: Seul le texte prononcé fait foi.)

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