Nouvelle loi postale : le Groupe PS votera contre, si c’est pour proposer un service universel de seconde zone

Avec le projet de nouvelle loi postale présenté au parlement ce matin, le gouvernement MR/N-VA s’apprête à démanteler l’essence même du service universel : garantir l’accès à un service de qualité à un prix abordable et ce, dans les mêmes conditions sur l’ensemble du territoire, quelle que soit la rentabilité des services pris au cas par cas.

 

« Cela veut dire que demain, si vous habitez à Brakel ou à Binche, vous risqueriez de recevoir moins souvent votre courrier que si vous vivez à Anvers ou à Namur ! Parce ne nous leurrons pas, la logique de la rentabilité est là : il est plus rentable de distribuer le courrier 5 jours par semaine dans des grandes villes que dans des villages ou des villes moyennes ! » avertit le député PS Laurent Devin.

 

Le projet du gouvernement s’inscrit malheureusement dans cette logique de rentabilité : en permettant de définir des ‘circonstances exceptionnelles et conditions géographiques exceptionnelles’ dans lesquelles il peut être dérogé à l’obligation de levée et de distribution de 5 jours par semaine, le gouvernement Michel balaye de facto cette obligation de solidarité et d’universalité !

 

Pour Laurent Devin, « on voit mal, en Belgique, quelles conditions géographiques exceptionnelles pourraient répondre à ce critère. De la Campine aux Ardennes, ni Himalaya, ni désert de sable à traverser ! Sauf à considérer les zones rurales, moins densément peuplées, comme des zones géographiques exceptionnelles, on ne voit pas de quoi parle le gouvernement ! »

 

Et si pour le projet ‘une baisse des volumes d’envois postaux mettant en péril l’équilibre financier du service universel’ est considéré comme une telle circonstance exceptionnelle, Laurent Devin précise : « la décision de revoir le niveau de service universel ne peut être prise par la Poste elle-même. C’est le Conseil des ministres dans son ensemble, après consultation de l’IBPT et du Comité consultatif pour les services postaux qui pourrait décider de revoir, sur l’ensemble du territoire, les conditions de prestation du service universel. Pour le groupe PS, les citoyens, les PME, les administrations communales - tous les usagers du secteur postal - doivent être associés à une telle décision. »

 

Le Groupe PS a déposé des amendements pour garantir que le service universel reste au cœur du modèle postal : « il ne peut être question de service postal de qualité pour les grandes villes et les quartiers d’affaires, et d’un un service de seconde zone, pour les zones rurales ou les quartiers défavorisés ! » insiste le député PS.

 

Pour le Groupe PS, même si le volume de courrier diminue, le passage du facteur 5 fois par semaine n’est pas un luxe : « n’oublions pas qu’au-delà de sa mission de distribution du courrier, le facteur a aussi un rôle social à jouer » rappelle encore Laurent Devin. Sans modification du projet, le Groupe PS ne soutiendra pas la nouvelle loi postale.