Question de Gwenaëlle Grovonius à Alexander De Croo, ministre de la Coppération au Développement, sur les coupes budgétaires

Monsieur le président, monsieur le ministre, nous savons que vous adorez le secteur privé, le marketing et les gadgets de communication. D'ailleurs, ne dites plus Coopération technique belge (CTB), dites Enabel. Et entre Enabel et unable, il n'y a qu'un pas, qui fera que bientôt la Coopération sera incapable de remplir ses missions.

 

Après la suppression du Fonds belge pour la sécurité alimentaire, après les menaces qui pèsent sur les trois projets Nord de la CTB, à savoir le programme Annoncer la couleur, Infocycle et le département du Commerce équitable, le fait que les ONG aient été mises sous pression de manière inacceptable pendant des mois dans un flou juridique, nous apprenons que ce sont 30 millions d'économies supplémentaires par an qui vont être imposées au secteur des ONG. Ces 30 millions par an s'ajoutent aux économies linéaires décidées depuis cette législature, économies linéaires qui prévoient 150 millions d'économies en 2015, et jusqu'à plus de 270 millions en 2019.

 

Monsieur le ministre, confirmez-vous ces nouvelles mesures d'économies budgétaires? Quels départements seront-ils affectés par ces nouvelles coupes budgétaires?

 

Avec ces économies additionnelles, quel sera le pourcentage de notre PIB qui sera effectivement consacré à l'aide publique au développement?

 

Quelle concertation a-t-elle été menée avec le secteur? Et comment expliquer cette forme de chantage inacceptable vis-à-vis du secteur des ONG?

Réponse d'Alexander De Croo

Ce n’est pas la première fois que le budget prévu n’est pas totalement épuisé. Pour l’année 2017, il a été estimé que l’excédent du budget consacré à la Coopération au développement s’élèverait à 120 millions d’euros.

 

Cette sous-utilisation budgétaire est due au fait que nous sommes souvent actifs dans des pays très instables, où il est souvent extrêmement difficile d’élaborer des projets et où il est parfois préférable de ne pas mener un projet plutôt que de le faire de manière inefficace. Par ailleurs, la sous-utilisation s’élevait en moyenne à 154 millions d’euros entre 2010 et 2016, et était donc supérieure aux estimations pour cette année.

 

Je mène actuellement une concertation avec tous nos partenaires en vue de répartir ces moyens de la manière la plus équitable possible 

 

Madame Grovonius, votre indignation m'étonne. La moyenne sur les sept années précédentes était de 154 millions. En 2012, un champion de la sous- utilisation n'a pas dépensé 27 % du budget, c'était le ministre du développement Paul Magnette.

 

Ce que nous faisons est raisonnable et correspond à la pratique de la Coopération.

Réplique de Gwenaëlle Grovonius

Monsieur le président, monsieur le ministre, je vous remercie pour votre réponse. Je vous remercie également pour votre bel exercice de communication. Il est vrai que vous nous avez habitués à ce genre d'exercice. Quoi qu'il en soit, avec vous et votre chef de cabinet, c'est toujours la même chose!

 

Cela dit, entre une sous-utilisation de budget et de réelles coupes budgétaires, il y a une distinction. Aujourd'hui, vous procédez à ces coupes budgétaires additionnelles sur un département qui a pourtant besoin de moyens pour relever les défis humanitaires, environnementaux et humains.

 

Vous ne voulez pas l'entendre. Vous continuez à utiliser la Coopération au développement comme une variable d'ajustement budgétaire. C'est votre choix. Mais vous n'en voudrez pas au groupe PS et à moi-même de ne pas être d'accord avec la politique que vous menez!